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Metallica - Paris 11 juin 2003




La rumeur était difficilement croyable. Pensez-donc : Metallica à Paris, en club, non pas pour un concert mais trois ! Il faut dire que les dates de festivals s'accumulaient partout en Europe, et que la France ne voyait toujours rien venir. Mais là, trois concerts ! Une fois les salles confirmées (La Boule Noire, Le Bataclan, Le Trabendo) par le Metclub, la fébrilité a gagné les fans. Oh, pas tant pour les abonnés au fan club US servis en places les premiers, mais pour les autres qui apprendront qu'ils devaient aller chercher les précieux sésames dans trois points de vente différents (un Virgin par salle et dans la même journée). Au Virgin Barbès, les fans prétendants à la Boule Noire auront la bonne idée de ne compter que sur eux-mêmes pour organiser l'attente. Une liste par ordre d'arrivée fut dressée, et les lèves-tôt ont été récompensés. Au Virgin des Champs, pas de problème, la file d'attente a été bien organisée et les futurs spectateurs du Bataclan s'en sortiront le mieux ce jour là. Hélas, ce ne fut pas le cas au Virgin Grands Boulevards où le chaos de l'organisation a frustré bon nombre de fans prétendants au Tr abendo. Pas de file d'attente, une distribution aléatoire de coupons, des mouvements de foule et en fin de compte un discrédit total pour l'enseigne Virgin. Au final, il aura fallu être patient, chanceux... ou abonné au Metclub pour assister à ces fameux concerts.

Les concerts justement. 13h. Une petite foule s'agglutine sur le trottoir qui jouxte la Boule Noire. Située juste à côté de l'Elysée Montmartre, c'est la salle la plus petite de la soirée : 250-350 places. Pas de stage diving nous prévient-on avant d'entrer (message répété aux deux autre concerts). Après avoir descendu quelques marches, le contraste est saisissant : nous passons d'une ambiance plein soleil à une salle plongée dans la pénombre. Il faudra quelques minutes pour se repérer dans la salle et y trouver sa place. Devant nous : la scène, toute petite. Derrière, juste à côté de l'entrée : un bar. Entre les deux, les fans de Metallica arrivent doucement mais sûrement. 13h passées, de plus en plus de regards se détournent de la scène pour observer l'entrée de la salle. Et oui ! Metallica descend les marches de l'unique entrée, longe les murs (séparé des fans par un cordon de sécurité) et investi la scène. Après un court échauffement au cours duquel James introduit " Mister Trujillo " (LA bête de scène), le groupe balance For Whom The Bell Tolls. Le ton est donné pour la soirée. Metallica fait la part belle à son vieux répertoire, balayant ainsi toutes les hypothèses de set-list formulées dans la file d'attente (pas d'album St Anger en entier !). Suit Master Of Puppets en entier, Harvester of Sorrow qui refait son apparition depuis 1995, et Welcome Home (annonciateur du Summer Sanatrium Tour). Frantic, premier extrait de St Anger, ne fait pas tâche dans cette set-list, tant ce titre est énorme. Sad But True clôt les deux seuls titres post années 90, avant que le show redémarre sur Battery. Imparable ! Au moment du rappel, la foule chantonne The Frayed Ends Of Sanity (comme sur Seattle '89 du Live Shit).

Lorsque le groupe revient, il jamme sur ce titre comme pour répondre à la foule. James conclura par un " nice " qui veut tout dire. Creeping Death et Motorbreath (dédicacé au crew) clôt ce " breakfast gig " d'anthologie comme il a commencé, c'est-à-dire à 100 à l'heure. James nous donne rendez-vous dans quelques heures avant de repartir avec les autres de la même façon qu'ils sont arrivés : en traversant la salle ! Tout le monde est vidé, tant par l'intensité du show que par la chaleur étouffante. A peine sortis, tous commentent le concert. Les anecdotes fusent. Pour ma part je retiendrai deux moments " extra " Metallica : l'odeur de pizza pendant le show, annonciateur d'un livreur fendant la foule pour ravitailler en coulisse le crew ; et puis au moment de partir la présence auprès du bar du chanteur Axel Boer et de Santy, jury de Pop Star 1 (accessoirement ex batteur des Négresses Vertes), qui sera revu à la terrasse d'un café au Bataclan...

Métro : direction le Bataclan. Une foule déjà compacte attend devant la salle. Pendant que troquons nos réservations du Metclub contre les billets d'entrée (une opération renouvelée à chacun des concerts), les derniers camions du crew débarquent le matos devant la salle. L'attente commence. Un petit bar qui jouxte la foule passe opportunément du Metallica (Until It Sleeps) pour attirer le client. Il y arrivera sans mal avec cette chaleur ! Un peu plus tard, une caméra et des journalistes viennent titiller les premiers rangs. Prises de vue et interviews dureront un bon moment. 18h, les porte s'ouvrent. La file d'attente qui ne ressemblait déjà à rien devient encore plus chaotique. Bref. Après pas mal de bousculade, on rentre enfin. La Bataclan est la plus grosse salle de la journée (1500 personnes) et tout le monde s'attend à ce que Metallica nous sortent une set-list plus " greatest hits ". Et ben non ! Encore une fois, le groupe prend tout le monde à contre-pied. Déjà en commençant par The Four Horsemen, puis par le rarissime Leper Messiah. Pas de relâchement, No Remorse poursuit les hostilités, avec son petit finish sur Dyer's Eve. Fade To Black permet à point nommé de reprendre ses esprits. Seul morceau en commun avec la Black Bowl (Boule Noire) : Frantic. James nous la prononce à la française (" frannntique "). Plus inhabituel, pour ne pas dire incroyable, Metallica dépoussière Ride The Lightning avant de finir par Blackened (avec le sample de l'intro). Le public refait le coup du Frayed Ends Of Sanity pour hâter les rappels. Le groupe reviendra pour exécuter un bon vieux Seek & Destroy avant de conclure par un Damage Inc destructeur (ils s'y reprendront à deux fois, James ayant oublié de changer de guitare). Le concert est terminé et on se dit que ce n'est toujours pas fini ! En sortant de la salle, on croise Niclas Sawlund. Le sympathique webmaster du metallica.com se laisse photographier. Il n'est pas le seul " connu " de l'entourage a être présent ce jour-là. Phil Towd (coach psycho du groupe) aura été aperçu plusieurs fois sur le côté de la scène. De même certains membres de la famille des horsemen sur un côté VIP du balcon. Que du beau monde !

Métro : direction le Trabendo. Perdu au milieu d'un parc, la salle est sympathique d'aspect. L'extérieur nous confirme son originalité ! Les vendeurs de places au marché noir continuent leur travail douteux commencé à la Boule Noire. La file d'attente est ici mieux géré et vers 22h c'est tout tranquillement que nous entrons, avec cependant pas moins de deux heures de retard (accumulation du retard des deux premiers shows). Le Trabendo est une salle bizarre avec dans un coin la scène, une rangée de " balcons " qui l'entourent de manière chaotique et au milieu une fosse. Encore de l'attente et puis l'intro de Wherever I May Roam s'enclenche. Simple erreur ! Le bon, la brute et le truand ne tarde pas à résonner. Metallica attaque par Blackened (sans intro), suivi d'un Fuel seul rescapé de la période Load /Reload. Harvester Of Sorrow est encore l'occasion pour James de remercier le public d'avoir été là dans les bons comme les mauvais moments. Le classique One, dénué de toute pyrotechnie déboule ensuite. Pour le Trabendo, Metallica redémarre sa machine à Classiques. St Anger (qui cette fois remplace Frantic) le comfirme (au vu de la réaction des fans enthousiastes) et plus encore Enter Sandman repris en coeurs. Metallica sait ce que veut son public, mais avant d'entamer Master Of Puppets, James demande aux fans de lui prouver qu'il mérite ce titre mythique. Ca sera chose faîte avec une grosse ambiance. Ambiance presque burlesque lorsque au début de la chanson, Kirk est privé de guitare du fait d'une défaillance technique, obligeant James de combler sa partie en chantonnant " scoubidouooo ". Marrant ! Rappel déjà vu : Creeping Death met les derniers fans dans la poche du groupe. Tout le monde est déjà mort et il reste Whiplash à jouer. Lars (peut-être plus fatigué que les autres) demande successivement à ses trois compagnons de s'approcher de lui. Conciliabule. En fait, le choix du dernier titre se porte sur Hit The Lights, histoire de clore cette soirée en beauté. Tout le crew, Niclas Swalund, Peter Mensh, et bien d'autres sont a côté de la scène. James, Lars, Kirk et Rob viennent bras dessus, bras dessous saluer les fans. C'est leur nouveau truc. Une cohésion qui fait plaisir à voir. Cette fois c'est bel et bien fini. Tout le monde sort. Tiens, des mecs de Mass Hysteria. C'est fou comme ces concerts étaient attendu. On dit même que les Rita Mitsouko étaient là ce soir. C'est dire !

Finalement, après avoir une dernière fois tapé la discute avec le staff du Whipping, retour à l’hôtel pour se remette de ses émotions. Trois concerts en un jour, c’était exceptionnel. Unique expérience pour Metallica (dixit James au Trabendo) et pour nous, rendez-vous en mars/avril 2004 (ça, c’est Lars qui le dit !).