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>> Load > Le "cas" Jason |
James : "Jason a une cinquantaine de projets parallèles et c’est cool. Quand sa démo est passée à la radio et qu’on l’a su, nous n’avons éprouvé aucune jalousie mais ça nous a pris la tête : Metallica est comme un poing et personne dans le groupe ne doit s’amuser à se lancer dans des projets solo. On s’est expliqué et il nous a dit qu’il avait besoin de jouer des titres qu’il avait composé pour s’éclater."
Et c'est bien là le problème, Jason ne manque pas d'idées de composition, mais elles ne sont que trop rarement retenues. Pour preuve ces trois petits titres ("Blackened", "My Friend Of Misery" et "Where The Wild Things Are") en 12 ans. En 1996, Jason voulait un peu plus d'implication dans le processus de composition...
Jason : "J’ai suggéré des tonnes de chansons, plus de compositions que jamais avant la mise en route d’un album de Metallica. Mais ce n’était pas dans l’esprit de James à l’époque, ou encore de Lars. Nous en avons essayé certains, mais on n’en tirait rien. James fait des trucs tellement bons qu’il est dur de se mesurer à lui. J’ai réalisé que mon rôle était d’offrir la meilleure basse possible pour que la chanson soit LA chanson. Je suis bien plus satisfait de placer mes parties de basse sur les bonnes compositions de James que d’avoir cinq de mes titres sur l’album. Vraiment."
On sent là un Jason bien résigné. Il faut dire que plusieurs altercations sont entre-temps passées par là...
Lars : "J’ai eu une période de friction avec Jason. Jason se sentait un peu lésé et quelques petites choses nous ont amenés à des discussions animées ; donc lui et moi nous nous sommes pris à part et avons discuté de cela pendant un petit bout de temps."
Jason se sentait lésé et désapprouvait également pas mal d'autres choses...
Jason : "En tant que fan de Metallica, en tant que headbanger au début du groupe, je peux dire que lorsque "Load" est sorti et qu’il y a eu tout ce cirque avec ces sessions photos, entre autre, j’ai protesté. Vraiment. D’après moi, cela ne correspondait pas à ce qu’est réellement Metallica. Dans un premier temps, cela m’a bien énervé. J’ai donc désapprouvé le titre de l’album, l’illustration de sa pochette, les photos qui l’accompagnaient, les costumes, le maquillage... Mais nous avons voulu faire cela pour créer une atmosphère autour du groupe et il était logique que je m’y prête avec lui. [...] Je me suis lentement habitué à tout ça et maintenant, je peux dire que j’aime "Load"."
Jason : "Lorsque Lars et James sont enfermés dans la pièce où ils composent, tu te croirais en enfer. Il y a simplement un set de batterie et un stock de Marshall. Ils restent seuls là-dedans enfermés pendant des heures et ils se crient des FUCK FUCK à longueur de temps. C’est véritablement indescriptible. Même si tu es motivé, le couteau entre les dents et que tu veux te pointer pour un morceau assez simple, il y a tant de haine et d’animosité que tu te casses aussi sec. Dans ce donjon où les riffs de départ prennent forme, c’est l’univers infernal. James aimerait qu’on participe plus aux compos mais ce bastion est imprenable et personne ne peut comprendre l’énergie qu’ils dégagent dans ce lieu. Cette formule a fait ses preuves mais je pense que nous avons tous changé et qu’il serait peut-être judicieux de revoir ce procédé initial de composition."
Lars : "On ne se connaissait pas du tout et d’emblée [Bob Rock] m’a dit : "Vous ne sonnez pas comme un groupe sur vos albums. Pour l’instant, Metallica est un duo, James et toi, et c’est l’une de vos limites à dépasser..." Je n’y ai pas prêté attention tout de suite parce que beaucoup de choses étaient neuves pour nous sur le Black album, à commencer par le producteur, Bob lui-même. Le Black Album ne fut d’ailleurs pas une entreprise très confortable à mener. Il y eut beaucoup d’engueulades, entre Bob et moi notamment. Et où se situait le problème ? Dans notre incapacité à James et moi à laisser quelqu’un intervenir à un niveau que nous considérions comme propriété privée !"
Jason : "[James et Lars] sont tellement proches l’un de l’autre, tellement barrés dans leur musique, avec un grand mur autour, qu’ils semblaient ne jamais vouloir laisser personne le pénétrer. Après coup, ils ont compris que, dans une certaine mesure, ils devaient baisser la garde, laisser le contrôle des choses à d’autres, penser à quatre plutôt qu’à deux... Jusqu’ici, la musique de Metallica était celle de James et notre rôle, le mien en tout cas, se bornais à la faire sonner juste. Lui ne voyait pas les choses de la même façon. "Non, ce sont NOS chansons", répétait-il. Mais jusqu'à cette engueulade, s’il le pensait, il ne me l’avait jamais dit les yeux dans les yeux."
La nouvelle façon d'agir dont parlait Lars plus haut, cette écriture de groupe souvent mise en avant pendant "Load" et "ReLoad", n'est-elle pas en contradiction avec l'absence de Jason dans les crédits...
James : "Les noms qui figurent sur l’album sont ceux des personnes qui ont en fait écrit des parties entières de musique, celles qui forment pratiquement toute la chanson. Ce que nous entendons en terme d’écriture en groupe, c’est le fait, dans le cas de la basse par exemple, d’avoir laissé Jason jouer la ligne qu’il souhaitait. Il n’a pas écrit la partie elle-même, mais a interprété exactement ce qu’il voulait. De ce point de vue, c’est notre album le plus intuitif. Chacun a au moins pu jouer ce qu’il ressentait en lui ou ce qui lui paraissait le plus pertinent à cet instant. Certains morceaux proposés par Jason n’étaient pas... disons qu’il y avait de gros riffs heavy, mais ils partaient dans tous les sens, n’allaient nulle part."
Jason a donc pu s'exprimer comme il voulait avec sa basse, ou presque...
Jason : "Chacun a tendance à écouter son instrument et rien d’autre. Pour la basse, lorsque j’ai créé une ligne très groove, je veux que le public puisse apprécier mon bébé. Souvent, c’est le plus têtu et le plus con qui aura son instrument mixé le plus fort car il ne tient pas compte de l’avis des autres. En général, tu constateras que c’est toujours la batterie qui est mise en avant. A toi d’en conclure ce que tu veux..."
Et en conclusion...
Jason : "On est quatre au sein du groupe et souvent mon point de vue ne fait pas l’unanimité. Je ne suis parfois pas d’accord avec les pochettes d’album ou les vêtements qu’on porte dans un clip mais, trois contre un, ça ne fait pas le poids. Pour moi, on s’écarte parfois trop de l’essence même de Metallica. Je ne remets pas en question les slows comme "Mama Said" ou "Unforgiven II" car se sont des morceaux que James a vraiment au fond du coeur. Mais quant à certains looks bizarroïdes, cela n’est pas selon moi la véritable image du groupe. Mais bon, je reste fidèle à Metallica et je vis à 100% pour nos prestations live. [...] Bien sûr, le fait de passer plus de dix ans ensemble crée des animosités, mais rien ne pourra jamais disloquer notre osmose sur scène, ni l’union du groupe qui est ce pour quoi nous vivons."