Metallica - Net Shit

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Le nouveau "son" de Metallica a été l'objet de bon nombre de critiques. Qu'en pense le groupe...

James : "Nous nous contentons depuis toujours de faire ce que nous considérons être la musique de Metallica. Nous ne prétendons à rien d’autre. [...] Alors oui, il y a sur cet album des titres, des atmosphères, qui s’éloignent du strict cadre du metal et nous revendiquons cette liberté d’action. Je peux comprendre que certains fans aient du mal à admettre que nous ne regardons jamais en arrière parce qu’eux n’ont pas vécu en prise directe la période entre le "Black Album" et "Load". Il est donc logique qu’ils se réfèrent à l’un pour parler de l’autre. Pour nous, c’est foncièrement différent."

Lars : "Putain, comment peut-on encore trouver illogique que Metallica propose un album qui s’éloigne du "Black Album" alors que cinq ans se sont écoulés entretemps ? Franchement, ce serait plutôt dans l’hypothèse où nous n’ayons pas changé qu’il faudrait s’inquiéter !"

Jason : "Si nous avions gardé l’image du Metallica d’il y a plus de dix ans, on serait toujours en train de faire "Kill’em All". Comment peux-tu rester scotché au même truc pendant quinze ans ? Nous sommes des êtres humains sensés qui ont évolué avec le temps et nos albums en sont la preuve. Nous n’avons plus rien à prouver. On sait faire du "Master Of Puppets" et du "Ride the Lightning" et on peut toujours jouer aussi vite et aussi fort que n’importe quel groupe sur terre. C’est également une des raisons du succès de Metallica. Le public ne sait jamais à quoi ressemblera le prochain album. Si tu te répètes, tu stagnes, tu régresses et puis tu meurs."

Kirk : "Il est évident que tu ne peux pas satisfaire tout le monde continuellement. Alors, tu tentes en premier lieu de te satisfaire toi-même et c’est à la base ce que nous avons fait. J’aime "Load" et je pense que nous avons fait le meilleur album possible. Si les gens l’apprécient, tant mieux. Sinon, euh... tant mieux aussi ! [...] Je ne sais pas sur quoi les gens basent leur attente, mais nous avons toujours été un groupe en perpétuel mouvement. Peut-être à petits pas et non à grandes enjambées comme maintenant, mais nous avons constamment évolué. Metallica fait les choses à sa manière."

Metallica ne se laisse donc pas emprisonner par ce que le public attend de lui. D'ailleurs, à la sortie de "Load", la tendance est à la reconnaissance du metal extrême (Pantera ou Sepultura font un carton, le black metal explose, etc.). Metallica vit dans son monde et n'a que faire de cela.

Si pour beaucoup les mots "sans compromis" signifient jouer vite et fort pendant vingt ans, pour Metallica ce serait plutôt "laisser libre court à son inspiration"...

Lars : "De toute façon, quoi que nous fassions, nous ne serons plus jamais considérés comme le groupe agressif que nous étions en 83. Il y aura toujours un groupe plus novateur que nous qui cherchera à être plus metal. Quoi qu’il en soit, plus jamais nous ne nous forcerons à jouer quelque chose qui ne nous plaît pas. Désormais, nous ne faisons plus que ce qui nous vient naturellement."

James : "Nous jouons pour nous, pas pour les fans. Nous ne leur appartenons pas. Mais tant mieux pour ceux qui apprécient et comprennent notre évolution."

Mais cela ne veut pas dire que Metallica ne se met pas à la place de ses fans incompréhensifs...

Lars : "Quand je repense à mes 17, 18 ou 19 ans, je n’aurais pas voulu à l’époque que "Ace Of Spades" sonne autrement. Je ne voulais pas que Motörhead soit différent. Quand Brian Robertson est arrivé, j’ai dit : "Euh... pardon ?" ; quand "Denim & Leather" de Saxon est sorti, il était très différent du précédent et j’ai dit : "Quoi ?!?". Alors maintenant, il est dur pour moi de dire à des gosses de 17 ans d’avoir l’esprit plus ouvert. Je ne dis pas que chacun doit être aussi borné qu’il le désire ; je dis simplement que cela ne changera rien à ce que j’aime faire avec le groupe, maintenant que j’ai 33 ans."

Et en conclusion...

Lars : "Nous travaillons ensemble depuis seize ans, et toute cette évolution, nous l’avons faite en présence du public. Tu as le choix. Chaque fois que tu changes, tu peux le cacher ou alors dire "C’est comme ça, à prendre ou à laisser" et être honnête vis à vis de toi-même. Nous avons toujours choisi d’être honnêtes envers le public et lorsque nous avons changé d’orientation, nous avons dit : "C’est ce que nous faisons désormais. Ce n’est plus la même chose, mais ne nous en voulez pas."