Metallica - Net Shit

>> Garage Days > Critique

1987. Metallica participe aux "Monsters Of Rocks" de Donington. Pour mieux préparer sa venue, Polygram, la nouvelle maison de disque européenne du groupe, a alors l'idée de sortir un EP. Mais à ce moment Metallica ne dispose pas du matériel nécessaire pour réaliser ce projet.

Lars : "Puisque tous les titres que Metallica a écrit figurent déjà sur nos albums et comme nous pensons qu'il est naturel pour un groupe de jouer aussi les morceaux des autres, nous avons préféré enregistrer ces reprises plutôt que d'escroquer nos fans avec des versions remixées."

Le groupe entre donc dans les studios "Conway" (Los Angeles) où les cinq chansons du disque sont enregistrées et mixées en moins d'une semaine.

Lars : "Ce fut une bonne chose pour nous que de se détendre ainsi en jouant ces bonnes vieilles rengaines pour le fun."

D'ailleurs, cette décontraction se sent tout au long des morceaux ; parfois on entend même le groupe déconner ! Si l'on ajoute à cela une production claire bien que sommaire, traduisant tout à fait l'esprit des morceaux originaux, on tient là un produit plus qu'honnête. L'une des facettes de Metallica est ce désir constant de jammer sur des reprises, quelques soient les tournées, et le "Garage Days" le rappelle avec justesse.

Lars : "Il est certain que nous aurions très bien pu nous en passer et nous contenter d'aligner nos albums les uns après les autres. Mais, étant donné que depuis nos débuts nous avons toujours pris notre pied avec ces titres, et que cela nous permettait de faire quelque chose de très différent de ce que nous faisions habituellement, nous avons pensé que cela pouvait être une bonne idée de les enregistrer. [...]
Ce n'était pas un moyen de s'enrichir facilement en produisant un vinyle au rabais. Il faut que les gens sachent que si quelqu'un a pu trouver intérêt à ce que nous reprenions ces morceaux, ce sont bien leurs auteurs eux-même. Ce seront les Misfits, Diamond Head, Holocaust, Killing Joke et Budgie qui récolteront le fruit de nos efforts et il est certain qu'ils toucheront bien plus d'argent avec les droits sur nos EPS qu'ils n'ont pu en récolter toute leur carrière durant ! Ce n'est donc pas des considérations financières qui nous ont motivé."

Lars [1988] : "[Le "Garage Days"] s'est vendu à 700 000 exemplaires ce qui n'est pas mal pour une demi-heure de musique. Nous avons été très préoccupés par le fait que les gens aient pu croire qu'il s'agissait de la suite de "Master Of Puppets". Nous avons passé des mois et des mois à leur expliquer que c'était un petit plaisir que l'on s'était fait en juillet 1987, juste pour se marrer. La réaction a été la même pour la dernière vidéo avec l'Europe, alors que les Etats-Unis ont très bien pigé l'idée de fond."

Quelques chiffres : En un mois, ce mini-LP atteindra la 28e place des charts US et sera classé dans les 30 premières places en Angleterre.