Ce DVD consacré au Black Album est à mettre avant tout au crédit de VH1. En effet, la
chaîne de télé américaine est à l'origine de ce très bon documentaire. Le concept ? Simple et prenant :
faire redécouvrire à tous (aux fans, au groupe et à son entourage) ce grand album, 10 ans
après. Pour cela, Metallica est revenu (en octobre 2000) sur les lieux d'enregistrement de l'album
noir : les One On One studios. Si la vidéo "A Year & A Half" (1992) nous montrait à chaud l'enregistrement,
ce DVD (2001) nous le remontre avec 10 ans de recul. Rien à voir.

Examinons le texte au dos du DVD : "L'histoire de la réalisation de cet album exceptionnel
est racontée à travers de nombreuses interviews, des films d'archives et des concerts, ainsi qu'avec
la participation du producteur Bob Rock, et, les membres du groupe James Hetfield, Lars Ulrich,
Kirk Hammett et Jason Newsted. Nous avons revisité la multipiste original de l'album et présentons
des demos jamais encore disponibles.
Incluant les cinq singles extraits de l'album : Enter Sandman, Sad But True, The Unforgiven, Wherever
I May Roam & Nothing Else Matters, voici l'histoire complète de l'un des albums les plus vendus
de tous les temps, un vrai Classic Album."
Passons rapidement sur la
traduction approximative ("des demos jamais encore disponibles"...)
pour nous attarder sur les
quelques infos erronnées : on nous promet des
extraits de
concerts. Moi, je n'en ai vu qu'un seul - "Enter Sandman" au Monsters Of Rock de Moscou ' 91
(un doc relativement rare, la bande son illustrant le single "Nothing Else Matters"). On nous
allèche aussi avec des
démos inédites. Il y a bien celles déjà disponibles sur chaque
single (la démo de "Sad But True" sur le single de "Sad But True" par exemple), mais je n'en ai
pas entendu d'autres.
Ces quelques broutilles mises à part, découvrons le menu.
Chapter Selection :
Enter Sandman
Sad But True
Holier Than Thou
The Unforgiven
Wherever I May Roam
Nothing Else Matters
End Credits
Bonus Interviews :
James & Lars discuss songwriting
Drum recording techniques
Kirk's guitar solo - "Wherever I May Roam"
Jason talks about "My Friend Of Misery"
Bob Rock in the desert
The mix, the masters and the end of the story
The God That Failed

Enter Sandman
A l'instar de la VHS "A Year And A Half...", rien de plus saisissant d'entamer le Black Album
par "Enter Sandman". Retour donc, sur le riff de kirk qui a donné naissance à ce hit planétaire.
Pour l'occasion,
Metallica rejoue le titre dans les One On One studios, version 2001. De "Enter
Sandman" - qui se veut représentatif du nouveau son du Black Album - le DVD glisse tout naturellement
vers la genèse de l'album tout entier.
A l'aide d'interviews (parfois singulières comme ce journaliste de Rolling Stone, ou Cliff Burnstein -
manager du groupe), ce DVD fait une mise au point pour tous les fans. Oui,
le Black Album est une
rupture totale avec "...And Justice For All", oui ce changement est à mettre au crédit de Bob Rock
et oui, ici à Net Shit, ont est d'accord à 100% avec cette implication car pour la première fois
Metallica a "produit" un album avec un vrai "producteur". On y reviendra plus loin.
En fait, selon James, le Justice album était l'album de deux hommes (Lars et James bien entendu),
à la différence du Black Album, fruit d'une collaboration entre trois hommes (rajoutez Bob Rock
à la liste précédente).
Bob Rock est donc devenu le cinquième membre du groupe, mais avant cela il a fallu du temps pour
s'appréhender, accepter les idées de chacun.
Sad But True
Caméra sur la table de mixage, avec Randy Staub (ingénieur du son) aux commandes.
James et Lars
réecoutent la démo de "Sad But True". Selon James celle-ci est trop rapide, trop gaie. Pour Lars,
c'est Bob Rock qui leur à montrer une autre façon de jouer.
Lorsque Randy Staub fait ressortir des lignes de guitares mixées trop bas pour être entendues
pleinement,
Lars et James semblent découvrir quelque chose qu'ils ont pourtant enregistré.
C'était il y a 10 ans, c'est vrai. Mais il faut dire aussi que sur pas mal de guitares aditionnelles
enregistrées par Bob Rock et James, seules quelques-unes ont été retenues et gravées sur le disque.
Dommage, certaines avaient l'air très bonnes.
Holier Than Thou
Tous pensaient que Holier était Le single. Raté. En fait,
"Enter Sandman" était un titre comme
les autres, sauf pour Lars. Holier ou un single mal vu, mais compri à temps en tout cas (ce qui
n'a pas toujours été le cas - remember "Eye of the Beholder").
The Unforgiven
Sur ce titre, deux étapes clés : le
chant de James (le frontman parle de ses cours de chant qui
lui ont rendu sa voix durant l'album) et le
solo de Kirk (selon Bob Rock, le guitariste a besoin
d'être "poussé" pour réussir).
Wherever I May Roam
Réecoute de la démo : le groupe se marre. Là aussi, le DVD insiste sur le chant. On y entend que
les paroles de James ont plus de sentiments, que Bob Rock l'a mis en confiance pour le chant.
James : "Il m'a ouvert l'esprit à des styles de chant différents".
"Wherever I May Roam", c'est le titre-symbole du succès du groupe et des tournées qui ont suivies.
Metallica rejoue ce titre dans les One On One studios, version 2001.
Bob Rock : "L'album a une qualité hûmaine."

Nothing Else Matters
Où on apprend
la naissance du titre (en gros : James était au téléphone quand le riff lui a traversé
l'esprit). Par effet de mixage, le DVD nous montre James entrain de chanter et enregistrer sans
la musique.
James : "Des harmonies, ce que je ne connaissais pas avant."
Bob Rock a pensé à orquestrer le titre pour le rendre encore meilleur.
C'est à Mickael Kamen
que le travail échoit. Le rendu est plus ou moins apprécié par Metallica (le résultat sera mixé
bas...). Plus tard, le groupe sortira une version "ascenseur" (
elevator version), un hommage tardif
au travail de Kamen, avec l'orquestration, une guitare sèche et la voix de James seulement.
Kamen parle aussi du fait que c'est à ce moment qu'il a proposé de faire un concert entier avec un
orquestre... ce qui sera fait huit ans plus tard.
Quelques extraits de
"Nothing Else Matters" tiré de "S&M" illustrent ce moment.
BONUS
James & Lars discuss songwriting
Avant de parler composition, le DVD insiste sur les liens privilégiés entre James et Lars, leur
rencontre et leur même approche de la musique.
Revenons à la composition.
Tout part de riffs sur K7, travaillés ensuite dans le donjon de Lars
à Berkeley. Le riff de Sandman a été le premier travaillé.
One On One studios, 2001. Le groupe réecoute la démo de Sandman. Tous sont époustouflés par le
solo de James.
Drum recording techniques
Lars admet avoir quelques difficultés à être prêt à bosser. Il ne peut jouer qu'à la nuit tombée,
ne peut se concentrer très longtemps, etc. Pour l'album, il y a eu 50 prises différentes.
Bob Rock : "On a plutôt fait du collage."
A sa table de mixage, Randy Staub fait écouter la batterie seule sur "Enter Sandman".
Bob Rock :
"J'ai pu apprécier son style. Quand j'ai réecouté les démos, tout y étais. On a juste enregistré
différemment. Ca a donné à l'album son énergie, son ambiance, son âme."
Kirk's guitar solo - "Wherever I May Roam"
Kirk : "L'intro est de Hendrix. Avec la cithare et le riff, la chanson a l'air asiatique."
Kirk et Jason redécouvrent, 10 ans après, les détails oubliés de cette chanson.
Jason talks about "My Friend Of Misery"
Jason joue l'intro, dans sa version originale dans les One On One studios, 2001.
Bob Rock in the desert
Bob avait le choix entre produire l'album solo de Ritchie Sambora [Bob Jovi] et Metallica ; un
ami ou des inconnus. Pour réfléchir, Bob Rock s'est balladé. Après avoir croisé un indien portant
un tee-shirt Metallica et s'être arrêté dans une station où la radio passait du Metallica, sa
décision était prise (
Bob Rock superstitieux ?).
The mix, the masters
and the end of the story
James : "On manquait de temps."
Lars : "C'était le chaos total." Alors que "Enter Sandman" a été
mixé en plusieurs jours, les derniers titres de l'album ont été mixé en quelques heures, c'est
dire le coup de bourre final. Bob, James et Lars boiront un coup pour fêter la fin de l'enregistrement,
complètement exténués.

The God That Failed
Le titre défile assez longuement afin que l'on entende les paroles.
James : "The God vient du fait que j'ai du adhérer a une religion quand j'étais gosse. Mes parents
ont fait de moi un scientiste chrétien."
James : "Au début, j'ai eu des problèmes familiaux.
Je me suis raccroché à la musique,
c'était ma meilleure amie. Elle est toujours là, j'ai alors décidé de devenu musicien."
DISCOGRAPHIE
Une discographie basique. Aucun commentaire.
SUBTITLES
Les titres traités par ce DVD reprennent rigoureusement la track-list de l'album.

Nos Commentaires
Ce DVD aurait pu se résumer à un montage entre du vieux matériel issu de la VHS "A Year And a Half"
et quelques interviews inédites. Le résultat n'en aurait été que stérile. Il n'en est rien. Ce
DVD en apprend beaucoup sur le Black Album et sur le groupe aussi. On réalise enfin pleinement
que de "Kill'em All" à "And Justice For All" Metallica n'a jamais vraiment produit ses albums.
Avant c'était James et Lars qui produisaient, asisté par Rasmussen. Avec le Black Album, c'est
l'inverse, c'est Bob Rock qui tient les manettes. Beaucoup de compromis au début, et une complicité
totale aujourd'hui.
Le travail de production aurait pu aller encore plus loin mais il
fallait bien une première étape. Le suivante fut de capturer l'instensité live du groupe (dixit Rock).
Ce sera pleinement réalisé sur "Load" et encore plus sur "ReLoad". Longtemps, Metallica ne vivait
que pour ses prestations live. Aujourd'hui ils aiment à dire que faire un album est artistiquement
plus intéressant. Metallica se pose des défis nouveaux pour l'enregistrement de ses albums et c'est
tant mieux !