Metallica - Net Shit

> La plus grande trahison que le metal ait connue

Lars [1996] : "Cela peut paraître prétentieux, mais nous nous sommes toujours considérés en dehors de toutes ces catégories et étiquettes - heavy metal, thrash metal ou que sais-je encore. En fait, nous vivons dans notre petit monde à nous. Nous avons toujours dit que nous ferions ce que nous voulons, de n'importe quelle manière d'un point de vue musical. Nous avons mis "Fade To Black" sur l'un de nos albums il y a douze ans, et depuis Metallica a vaqué sur son territoire personnel."

Malgré ces explications fondées sur plus d'un point, cela n'a pas empêché certaines personnes de répéter que le "Load" de Metallica était "la plus grande trahison que le metal ait connu". 5 ans se sont écoulés et malgré toutes les explications, cette étiquette lui colle encore à la peau...

Lars [1999] : "Certains sont très en colère parce que nous aurions trahi. Mais qu'avons nous trahi ? Nous n'avons jamais prêté allégeance au heavy metal. Nous sommes des musiciens partis d'une chose et arrivés à une autre. Je ne veux pas que ceux qui pensent cela viennent à nos concerts ou achètent nos albums. Je suis à l'aise avec ce que nous sommes et je n'ai besoin de l'aval de personne.

Le heavy selon les autres...

Lars [1998] : "Le problème actuellement, c'est que le heavy metal est probablement le genre musical le plus conservateur qui soit. La façon dont il est supposé être, dont les gens veulent qu'il soit... Les fans attendent de toi une attitude bien définie, un look, une manière de vivre particuliers. Pour moi, c'est un challenge de ne pas en tenir compte..."

Forcèment, à la sortie de "Load", les intégristes du genre ne se sont pas gênés pour exclure Metallica de la seule musique valable : le heavy pur et dur. Ils oublient que le metal n'est pas un genre mais une famille de genres. Déjà que les métalleux ne supportent pas les autres genres musicaux, alors si en plus ils deviennent sectaires dans leur propre milieu...

James [1996] : "Nous sommes un groupe absolument heavy metal et nous adorons qu'on nous dise que nous le sommes ; au moins dans mon cas, car je ne sais pas ce que Lars en pense. Je n'ai pas honte de ça. Ces derniers temps, des groupes comme [Pantera] balisent de ce qui arrive au heavy metal. Ils ont peur du changement ou de ce qui va arriver ensuite. Ne pourraient-ils pas un peu ouvrir leur esprit ?"

Max Cavalera - Soulfly [1997] : "Selon moi, le plus gros challenge revient à créer quelque chose de nouveau tout en restant intègre et conforme à ses origines. Je ne veux pas changer si radicalement que les gens se demandent à qui ils ont affaire désormais. Je pense au chant notamment. Depuis quelques années, certains me demandent pourquoi je ne fais pas un effort pour que mon registre soit plus accessible - compte tenu que la musique a opéré une certaine ouverture -, chanter réellement comme James Hetfield l'a décidé à un moment. J'aurais l'impression de ne plus être moi-même si je me forçais."

Franchement, qui peut croire que James se force à chanter comme ça. L'histoire, la vraie, est que James ne savait pas vraiment chanter lorsque Metallica est né. Par contre, au fil des années, il s'est affirmé au poste de chanteur. Il a même pris des cours après s'être cassé la voix. En ce sens Bob Rock l'a beaucoup aidé a prendre confiance en lui. Et puis James n'a jamais évolué dans le registre de Max Cavalera ! James chante vraiment aujourd'hui, c'est indiscutable, mais peut-on dire pour autant que James ne chante plus "heavy" ?

James [1997] : "Il y a des idiots qui disent : "Berk, c'est de la country" ou "Aargh, c'est complètement nul" ; et puis, il y a d'autres fans, un peu plus réfléchis qui pigent toute la démarche. Ils comprennent que nous sommes un groupe libre, régi par aucunes règles précises dans l'écriture de ses morceaux, qui prône avant tout l'évènement créatif."

Rudolf Schenker - Scorpions [1999] : "Pantera ou Machine Head ne m'intéressent pas, car je n'aime pas avoir la sensation d'entendre le même morceau du début à la fin d'un album. Dans ce sens, je trouve Megadeth très intéressant, ainsi que Metallica, voire les Smashing Pumpkins. Eux sont vraiment créatifs."

...ou à la manière de Metallica ?

James [1999] : "Tout le monde possède sa propre définition de mot heavy. Regarde cet orquestre [celui de "S&M"]. Il ne joue pas du heavy metal, mais son interprétation est intense, si puissante que je le qualifierais très facilement de heavy."

Lars [1996] : "Si quelque chose a tué le heavy metal, c'est bien le heavy metal lui-même, parce qu'il s'est asphyxié au point de recycler de vieilles idées absolument pas originales."

James [1997] : "J'aime le heavy metal même si, au départ, je n'en appréciais pas certaines règles. Ce sont souvent des fans qui éditent ces règles. Mais je ne suis pas inquiet pour l'avenir du heavy metal. Comme toute chose, il a connu, connaît et connaîtra des hauts et des bas, mais il ne disparaîtra pas. A une époque, le metal a beaucoup stagné et est devenu ennuyeux. Il fallait qu'il disparaisse un moment, retourne un peu dans l'underground pour se régénérer et revenir ensuite avec des atouts et de l'intérêt."

James [1997] : "Cela devient un cliché de dire que j'aimerais surtout qu'on nous appelle, sans nous classer, juste par notre nom : Metallica."